Comme chaque hiver, plusieurs chantiers ont été menés de front. Sur le Cap-Sizun, réplique d’un sloup langoustier construit en 1990 à Audierne, on a remplacé les jambettes à l’avant, le pavois et la « jonction coque-pont ». On a aussi restauré les capots et descentes et recalfaté le pont. En février, les membres de l’association propriétaire se sont chargés des finitions pour une mise à l’eau prévue dès le début du printemps. Côté plaisance, un travail important a été effectué sur le Skeaf VII un grand ketch à corne de 23 m lancé en 1916 sous ce nom chez Abeking & Rasmussen, en Allemagne. Les charpentiers du Guip avaient déjà refait, il y a quelques années, le tiers avant de la structure transversale métallique. Cette fois, ils en ont remplacé le reste avec des pièces désormais façonnées par le chantier, qui s’est outillé pour éviter de devoir sous-traiter ce type de travail. Les charpentiers ont également changé deux fourchettes dans la voûte ainsi que quelques bordages. Ils sont aussi intervenus dans le local moteur.

chantier du guip brest
© Mélanie Joubert

Skeaf VII, longtemps connu sous le nom d’Étoile Polaire quand il appartenait à l’armement malouin Étoile marine, est désormais basé à Douarnenez, où son association propriétaire le fait naviguer dans le cadre de stages d’insertion. Côté plaisance toujours, le plan Cornu Danycan est entré au chantier pour une réfection de l’étambot, de l’allonge de voûte et du bordé. Par ailleurs, quelques membrures sont à revoir sur le 8 m JI Glana, tandis que la goélette sur plans Alden Séverine, ex-Petite Lande, va être dotée de nouveaux emménagements et d’un pont neuf. Mais c’est « hors les murs » qu’a eu lieu le grand chantier de l’année. Le 7 novembre dernier, la Belle Poule est entrée au bassin 19 de l’ancienne base des sous-marins de Brest pour un « arrêt technique majeur » qui a notamment consisté à remplacer son étambot (4,75 m de long, 550 kg !), une opération complexe et surtout totalement inédite sur un bateau de cette taille.

Dix charpentiers ont été mobilisés pour ce travail qui doit être terminé au début du printemps, la goélette reprenant alors sa mission de formation.

Crédit iconographique : Mélanie Joubert