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Si son identification est confirmée, une section de la coque de l’épave du premier navire à vapeur à avoir traversé l’Atlantique aurait été retrouvée sur Fire Island, sur la rive Sud de Long Island, près de New York, où le SS Savannah s’est échoué et brisé en deux en 1821.
Construit en 1818 à New York, ce voilier de 30 mètres pouvait transporter trente-deux passagers et disposait de trois salons meublés. Il était surtout équipé d’une machine à vapeur, révolutionnaire pour son époque, qu’il aurait utilisée quatre-vingts heures pendant sa traversée de l’Atlantique en 1819, et de roues à aubes, rétractables quand elles ne servaient pas. À son arrivée à Liverpool, il a fait sensation, puis il a navigué en Baltique, vers la Suède et la Russie, avant de retourner à Savannah, son port d’attache en Géorgie.
Son succès commercial a cependant été mitigé, car les passagers avaient peur d’embarquer sur un navire mixte, certains n’hésitant pas à le qualifier de « cercueil à vapeur »… Il a d’ailleurs été débarrassé dès 1820 de sa machine pour poursuivre sa carrière à la voile. Il transportait du coton lorsqu’il s’est échoué sur Fire Island par temps de brouillard. L’équipage et la cargaison ont été sauvés, mais le navire a été brisé par une tempête quelque temps après, et son épave, bien qu’activement recherchée, n’avait jamais été retrouvée.
En octobre dernier, la tempête tropicale Ian a fait émerger des pièces de bois, longues de 4 mètres, qui semblent correspondre au navire disparu d’après les premières analyses. Ces vestiges sont désormais entre les mains du National Park Service et de la Fire Island Lighthouse Preservation Society qui vont faire appel à des experts pour les étudier, afin de déterminer s’ils appartiennent bien au navire concerné.
Savannah était si révolutionnaire en son temps que la date du 24 mai 1819, jour de son départ pour la traversée de l’Atlantique, est devenue la journée nationale de la mer aux États-Unis. ◼ 

Nathalie Couilloud