Le lac de Côme, appelé Lario en latin, bien que situé au pied des Alpes, jouit d’un climat méditerranéen, abritant citronniers, vignes et oliviers. Ce cadre privilégié a de tout temps attiré les plus riches familles de Lombardie qui y ont bâti palais et luxueuses villas. Elles se devaient aussi de posséder au moins une gondole vénitienne, le bateau emblématique des XVIIIe et XIXe siècles.

Au cours du XIXe siècle, la réputation du lieu devenant plus cosmopolite, certains bateaux affichaient une influence britannique. Ce n’est donc pas étonnant si, à partir de 1880, le lac a accueilli les premières régates italiennes et de nombreuses courses d’aviron. De plus, les habitants des villages répartis sur ses rives échangeaient entre eux grâce à des embarcations à rames ou à voiles qui avaient chacune leurs caractéristiques. Dans les années 1920, on y vit également des courses de bateaux à moteur, liées à la proximité du lac avec quelques remarquables constructeurs installés dans la région. Dans les années 1970, enfin, des unités en plastique sont apparues et ont tôt fait de supplanter les bateaux traditionnels.

En 1979, Gian Alberto Zanoletti, prenant conscience que des centaines de coques risquaient d’être détruites, commence à collecter les bateaux de travail et de plaisance du Lario avec un groupe d’amis ; ils recueillent aussi quantité de documents et témoignages. Ce travail a permis d’ouvrir, en 1982, le Museo della Barca Lariana à Pianello. Sa collection est très riche : en plus des archives renfermant des milliers de documents, on recense plus de 200 bateaux à avirons et gondoles, 80 voiliers, 50 unités de chasse et pêche, 40 racers, trois bateaux « de contrebandiers », 6 navires militaires, d’anciennes vedettes à passagers, ainsi que 80 moteurs et 300 hors-bord.

En l’an 2000, le musée a toutefois dû fermer ses portes, les entrées ne couvrant pas les dépenses. Une réflexion approfondie a été menée et a abouti à la décision de créer autour du nouveau Museo della Barca Lariana un centre polyvalent dédié aux passionnés, mais aussi aux familles. Il proposera des excursions en bateau, abritera une école de voile et un chantier naval pour la construction et la réparation des bateaux traditionnels, organisera des événements liés à la tradition maritime, etc. Les travaux vont s’étaler sur quatre ou cinq ans, mais le bâtiment  central, comprenant le réaménagement d’une partie des bateaux, a déjà été inauguré le 15 juillet dernier avec le slogan : « Quand le rêve devient réalité ». • Giovanni Panella