C’est le 1er janvier 1970 que Jean- Michel Deloison a établi son chantier naval à Saint-Valery-sur-Somme, non loin du port, sur le chemin de la Sablière. En une vingtaine d’années, il y a construit vingt-deux bateaux en bois de 7 à 13,50 mètres de long, principalement des sauterelliers pour des pêcheurs professionnels de Saint-Valery, du Crotoy, ou du Hourdel. Plus tard, il emploie ses deux fils. C’est ainsi qu’en 1990, à quatorze ans, Benoît entre en apprentissage à ses côtés. Dans les années suivantes, le chantier se consacre essentiellement à l’entretien et à la réparation de la flottille de pêche locale en bois. Benoît y restera employé jusqu’au départ en retraite de son père, en 2018.

Pendant quelque temps, le chantier familial reste en sommeil, Benoît Deloison travaillant dans une entreprise voisine. Aujourd’hui, il a repris à son compte l’activité d’entretien et mène aussi des travaux de refonte ou de transformation sur des bateaux de pêche, principalement à Dieppe et au Tréport, même s’il intervient sur une zone allant de Dunkerque au Havre. « Je peux préparer des pièces en atelier, mais le reste du temps je suis toujours en déplacement, pour intervenir dans les ports où les bateaux se trouvent, à flot ou sur les aires de carénage, explique Benoît. Je travaille la plupart du temps seul, à l’occasion avec un coup de main de l’équipage du bateau. Pour les travaux polyester, je m’associe à un ancien collègue, Thierry Marinot, qui s’est mis à son compte juste avant moi. Les coquillards représentent une grosse partie de mon activité. Comme ils sont en pêche, en gros, de la fin octobre jusqu’en avril, je me tourne, l’hiver, vers les bateaux de plaisance. »

C’est ainsi qu’après la restauration d’un canot automobile Riva, Benoît Deloison se consacre à Phantom Light, un joli sloup classique lancé à Southampton à la fin des années 1930.