Shofu Maru c. MOL

Un vraquier japonais vient d’être équipé de voiles rigides, tandis que d’autres compagnies adoptent une démarche similaire pour réduire leur consommation de carburant.

 

À peu près au moment où, en France, l’entreprise TOWT annonce la signature d’un second contrat de construction de voilier-cargo avec le chantier Piriou – la mise sur cale d’une première unité a été notifiée en janvier dernier –, des voiles rigides ont été installées sur un vraquier tout juste sorti des chantiers Oshima au Japon. C’est l’aboutissement d’un projet de longue haleine pour l’armateur du navire, Mitsui OSK Lines (MOL), et le chantier, qui planchent depuis 2009 sur cette technologie, appelée Wind Challenger, et validée par la société japonaise de classification NK en 2019.

Le vraquier, baptisé Shofu Maru (photo), long de 234 mètres pour un port en lourd de 99 000 tonnes, est équipé de quatre voiles rigides fixées sur un mât télescopique. Déployées automatiquement en fonction de la force du vent, elles pourront atteindre 51 mètres de haut. Le poids de l’installation ne devant pas limiter la capacité de charge du navire ou risquer de le déstabiliser, le chantier a utilisé du plastique renforcé avec de la fibre de verre (GFRP).

Les études préalables ont permis d’estimer la baisse de consommation de carburant à 5 pour cent sur le trajet Japon-Australie et 8 pour cent sur le tronçon Japon-Amérique du Nord, deux des futures routes principales du vraquier. Shofu Maru commencera son service cet automne en transportant du charbon pour la compagnie d’électricité Tohoku Electric Power.

Ce projet n’est qu’un exemple de la volonté des grands armements de se diriger, timidement, vers un avenir moins carboné : si le choix de voiliers purs n’est pas à l’ordre du jour, la propulsion vélique auxiliaire réduira un peu les émissions – ainsi que l’exige l’OMI – et surtout les coûts liés au carburant. Les initiatives sont légion : le japonais Kawasaki Kisen Kaisha (K Line), le constructeur Jiangnan Shipbuilding à Shanghai, la société anglaise Smart Green Shipping, ou encore le coréen Hyundai Heavy Industries, ont tous déclaré qu’ils se lancaient dans la conception de voiles rigides, ailes de kite et autres rotors.

 

Shofu Maru © MOL