Le fonds connu sous le nom de « Prize Papers » regroupe plus de 160 000 lettres provenant d’environ 35 000 navires capturés par la Marine britannique ou par des corsaires anglais au cours des guerres du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Ces courriers étaient déposés devant la Prize Court, le tribunal des prises de la Haute Amirauté britannique, pour attester la capture de navires et étaient, jusqu’en 1850, entreposés dans la Tour de Londres. Ils furent ensuite transférés dans un autre endroit de la capitale anglaise où ils dormaient depuis, entassés dans des boîtes.
Ces missives sont aujourd’hui en train d’être ouvertes et numérisées, dans le cadre d’un projet anglo-allemand. La plupart de ces lettres sont encore dans des sacs postaux, avec souvent leur cachet de cire. Parmi celles qui ont déjà été traitées, certaines sont intimes et émouvantes, comme celle d’un jeune prêtre de Lima envoyant à sa mère le ruban de dentelle qu’il portait lors de son ordination. Quelques-unes réservent des surprises, comme des graines d’Afrique du Sud vieilles de 200 ans. Mais la plupart, rédigées par des négociants ou des marins en dix-neuf langues, donnent surtout un aperçu unique du commerce international, des colonies, de la traite négrière ou des guerres de leur temps. Leur accès en ligne devant, à terme, être gratuit, c’est un vrai trésor qui sera bientôt à la disposition des historiens et des chercheurs.