Bâtie en 1893 pour abriter le gardien des parcs à huîtres environnants, elle avait été habitée jusqu’en 1955. Berthe Prima, aujourd’hui âgée de quatre-vingt-cinq ans, s’en souvient pour y avoir vécu avec ses parents dans les années trente. Elle évoque la pièce unique sans eau ni électricité, meublée d’une table avec deux bancs, d’une armoire et de deux lits, la cheminée où l’on faisait la cuisine, le poulailler, le jardin et ses lieux d’aisance, un simple trou que l’on comblait de goémon : « Cela faisait du fumier ».

Propriété de l’État depuis sept ans, la bâtisse était en ruine quand Jean-Marc Beauchet, un autochtone choqué par cet abandon, a fondé, en 2013, l’association Île du Nohic pour la ressusciter. Grâce au concours du Conservatoire du littoral, gestionnaire du site, de la Fondation du patrimoine et de la Fondation Total, les quelque trois cents adhérents sont parvenus à lever 212 000 et la maison a pu être reconstruite à l’identique en six mois. Le jour de l’inauguration, Adrien Le Formal, le maire de Plouhinec, saluait cette restauration comme « l’appropriation de quelque chose qui identifie la ria d’Étel ».