Le 2 juillet dernier, la Commission européenne a adopté la décision d’exécution du réseau fluvial transfrontalier Seine-Escaut, qui vise à porter au grand gabarit la voie fluviale entre le port du Havre et le Benelux. Concrètement, cela signifie que des subventions importantes (pouvant aller jusqu’à 40 pour cent du montant des travaux et 50 pour cent de celui des études) seront attribuées pour ouvrir aux convois fluviaux de 4 400 tonnes quelque 1 100 kilomètres de voies navigables d’ici 2030. À terme, les mariniers pourront emprunter la Seine, un tronçon de l’Oise, le futur canal Seine-Nord, l’axe Dunkerque-Valenciennes pour rejoindre le réseau du Nord de l’Europe par la Lys et l’Escaut.

En France, sur les 735 kilomètres de voies concernées, il s’agit de construire le chaînon manquant de 107 kilomètres entre le bassin de la Seine et l’Europe du Nord, le canal Seine-Nord Europe, qui reliera Compiègne, dans l’Oise, à Aubencheul-au-Bac, dans le Nord, et dont le coût estimé avoisine les 5 milliards d’euros.

Ce canal, profond de 4,50 mètres et large en surface de 54 mètres, sera au gabarit européen Vb pour accueillir des convois-poussés de 185 mètres sur 11,40 mètres, qui peuvent contenir l’équivalent de deux cents camions. L’autoroute A1 devrait en être grandement soulagé.

Autour du projet, de nombreuses infrastructures seront réalisées : un bassin réservoir pour approvisionner le canal en eau en cas de sécheresse ; six écluses, plus une pour le relier au canal du Nord ; une soixantaine de ponts pour le franchir ; des quais de chargement ; des aménagements pour la plaisance ; soixante et un rattachements au réseau routier ou ferroviaire…

Le début des travaux sur le premier tronçon (18,6 kilomètres entre Compiègne et Pont-l’Évêque) est prévu pour fin 2020, début 2021. Et la totalité du dispositif, qui a nourri bien des discussions depuis les années 1990, devrait être mis en service à l’horizon 2027. N. C.