« Notre gagne-pain quotidien, ce sont les plans Harlé, explique le patron du chantier créé à Saint-Philibert (Morbihan) voici sept ans. En 2016, on les a presque tous vus passer, Cognac, Armagnac, Muscadet, Sauvignon… ! » Mais ces derniers mois ont surtout été marqués par la fabrication de grands espars. « C’est un créneau – avec les avirons – dans lequel nous nous sommes lancés en 2014 à force de voir pas mal de nos clients remplacer leurs mâts en bois par de l’aluminium, faute de mieux. » Cet hiver, ils ont ainsi fabriqué un gréement complet pour la goélette à corne Caroline, réplique du Malabar IV (plan John G. Alden de 1922) construite en 1995 au Chantier naval de Provence sous le nom de Victoire. « C’est un bateau de 14,28 m de long qui porte 139 m2 de surface de voilure. Caroline étant basée dans l’Hérault, nous avons travaillé à distance. Pour les ferrures, nous nous sommes approvisionnés en Angleterre chez Moray MacPhail, mais nous avons également fait appel aux Rochelais de la société Lecamus pour les quelques pièces qui devaient être réalisées sur mesure. C’était d’ailleurs intéressant de retrouver le lien entre notre métier et celui des fondeurs. »

Le gréement de la goélette livré fin décembre, les charpentiers ont enchaîné sur le plan Cornu El Riconcillio, un ketch à arrière norvégien de 11,80 m de long construit en 1967 au chantier Pichavant et dont le pont est à refaire. « Un client souhaitait un bateau de ce type ; nous le lui avons trouvé à Noirmoutier.

C’est le quatrième Cornu sur lequel nous intervenons après Korrig, Papa Pelican et Altaïr. » Le chantier prévoit ensuite de travailler sur un Muscadet et une plate Riguidel, tout en continuant à proposer ses espars.

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Crédit iconographique : Gwendal Jaffry