©Victor Guillaud-Lucet/Ouest-France

Dès leur première année, les élèves du lycée maritime de Paimpol, inscrits en CAP matelot et en seconde électromécanicien ou conduite d’engins de pêche, peuvent effectuer un baptême de plongée au Centre activité plongée (CAP) de Trébeurden, une initiative lancée par Adélaïde Thomas, plongeuse.
Le but est de les sensibiliser à la richesse des fonds marins, tout en leur faisant rencontrer des professionnels du monde sous-marin : une plongeuse qui pêche les coquilles Saint-Jacques et les ormeaux, un plongeur d’hélicoptère de la Marine nationale, un ingénieur de la station biologique de Roscoff ou des formateurs de scaphandriers en travaux sous-marins.
La deuxième année, les jeunes se forment au niveau 1 FFESSM (Fédération française d’étude des sports sous-marins) et apprennent à descendre jusqu’à 20 mètres avec un guide. Et lors de leur année de terminale, ils peuvent passer le niveau 2 pour plonger en autonomie jusqu’à 20 mètres. « On leur propose ensuite un certificat professionnel qui leur permettra de travailler sous l’eau jusqu’à 12 mètres, continue Adélaïde Thomas. Si un jour l’hélice du bateau est prise dans un bout de casier, ils pourront se mettre à l’eau et l’enlever en sécurité. »
Mais si l’objectif de ce cycle est d’apporter un complément à leur formation, c’est aussi, et surtout, un moyen de faire découvrir le milieu marin aux élèves du lycée maritime. « On leur montre ainsi ce qu’il y a sous l’eau. À 6 mètres de profondeur, ici, à Trébeurden, ils peuvent voir les poissons et crustacés qu’ils vont pêcher dans leur environnement naturel », poursuit la plongeuse. Araignées, bars, lieux, homards, étrilles, langoustes, vieilles ou lançons défilent sous des yeux écarquillés derrière les masques de plongée.
«Il y a beaucoup de faune fixée en Bretagne : anémones, mollusques, vers… Les jeunes voient à quoi ressemble le paysage sous-marin, sous leur lieu de travail qui est le bateau. » Une manière concrète de sensibiliser ces futurs marins à la protection de l’environnement avec lequel ils travailleront.
Le dispositif est un succès. « L’an dernier, trente-deux élèves sont venus faire un baptême. Vingt reviennent cette année pour passer le niveau 1. La plongée est une activité qui reste onéreuse et c’est une chance de bénéficier de cette formation. » Le projet a été retenu par la Commission européenne qui le finance à 80 pour cent. Il est aussi soutenu par le comité départemental et le comité régional des pêches. « Ce dispositif n’existe dans aucun autre lycée maritime, annonce Adélaïde Thomas. L’objectif est de le développer dans d’autres établissements pour que ces notions soient intégrées dans leur référentiel. » ◼

Aurore Toulon