Lancé à La Ciotat en 1909, Favori est l’un des quatre derniers mourres-de-pouar d’origine selon le recensement opéré par l’association ciotadine Carènes qui en a hérité en 1990. Long de 4,30 m, Favori est un « petit » exemplaire de ces bateaux utilisés pour la pêche et dont le nom vient du provençal mourre (museau) et pouarc (cochon), en référence au profil de leur étrave. Quant au chantier ciotaden qui l’a construit, CN, il n’en reste aujourd’hui aucune trace. Carènes  est donc intéressée par tout témoignage qui pourrait le documenter. Doté en 1922 d’un moteur Baudouin Y1, Favori a navigué depuis La Ciotat jusqu’en 1986, avant d’échouer sur une pelouse puis d’être donné à Carènes. En 2012, un projet de restauration est lancé et Jean-Marc Polo, charpentier à la retraite, effectue un relevé de formes du canot avant de réaliser sa restitution numérique.

En 2016, le conservateur du musée d’histoire de Marseille, Laurent Vedrine, confirme qu’il pourrait être intégré à ses collections sous réserve d’une consolidation permettant sa conservation. Exposé une première fois au musée au second semestre 2017 dans le cadre de l’événement L’Appel du large, Favori, labellisé bateau d’intérêt patrimonial (BIP) en novembre 2017, attend aujourd’hui le lancement de sa restauration, désormais imminente. En effet, les 11 000 euros nécessaires aux travaux sont en passe d’être réunis grâce aux aides du département des Bouches-du-Rhône, des villes de La Ciotat et de Marseille, ainsi que de la souscription lancée par la Fondation du patrimoine. On l’aura compris, le but de la restauration n’est pas de remettre Favori en état de naviguer mais bien d’en faire un objet muséographique.

La conservation de la structure et le respect de l’intégrité physique de chaque pièce seront donc privilégiés. Les ajouts nécessaires à la consolidation seront laissés ou rendus apparents. Jean Pluet, le charpentier en charge du projet, aura pour principal défi de redresser la quille, tordue avec le vrillage
de la structure, de restituer les formes, et enfin de reconstituer l’étrave. Emmanuelle Pouquet

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