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En juin 1985, le cotre-pilote du Havre Marie-Fernand traversait à nouveau la Manche, remorqué par le chalutier Jolie Brise, pour retrouver le port qui l’avait vu naître, et où il avait servi au pilotage pendant vingt ans, entre 1894 et 1915. Afin de rappeler la mémoire de cet événement, l’association qui en est propriétaire, L’Hirondelle de la Manche, a organisé début juin une journée festive. « On connaît bien les trois vies de Marie-Fernand, et cette fois, on a voulu mettre à l’honneur sa quatrième vie », précise Véronique Servel, marraine du cotre-pilote, à l’origine du rassemblement.

En cette journée ensoleillée du 14 juin, élus, personnalités du milieu maritime et adhérents se sont retrouvés sur le nouveau site de l’association, pointe de l’Escaut, au Havre. Pour l’occasion, les bénévoles ont réalisé des panneaux, un diaporama et un podcast à écouter dans le carré du cotre, qui rappellent les principaux événements : au début des années 1980, une poignée de Havrais, autour de Paul Bedel, Norbert Chapelle, Marc Philippe, Léone Maine, Catherine et Philippe Vermeulen, etc., se mettent au défi de redonner à leur ville une unité témoin du temps de la marine à voile.

Ils envisagent d’abord une construction neuve, avant d’entendre parler de Leonora, un voilier qui se trouve à Salcombe, en Angleterre, et qui semble être un pilote du Havre. L’hypothèse est confirmée et ils souhaitent l’acquérir ; il leur faudra toutefois près d’un an pour réunir la coquette somme de 20 000 livres demandée par son courtier de propriétaire qui en a fait son yacht personnel. Une fois Marie-Fernand de retour au bercail, ils retroussent alors leurs manches pour le restaurer, aidés par les stations de pilotage du Havre et de la Seine, la Fédération nationale des pilotes, des communes, le département et la région. Après moult difficultés et déconvenues, ils parviennent à présenter l’Hirondelle H 23 de 1894 aux Voiles de la Liberté de Rouen en 1989.

Lors de la journée du 14 juin dernier, un partenariat a été noué avec la compagnie de transport maritime DFDS, qui pourra contribuer à donner un nouveau souffle à l’association, avec l’objectif de sorties destinées aux jeunes. M. L.-C.

Publié dans Le Chasse-Marée 346 – Août-Septembre 2025