« Pour deux raisons, explique l’architecte naval François Vivier, président de cette structure. D’abord, parce qu’on apprend la charpente navale en construisant des bateaux. Ensuite, car je suis tombé amoureux de cette merveilleuse coque dont les formes sont une perfection absolue. » Le chantier Mével a construit plusieurs bateaux sur ce plan, dont un qui a fait la une de la revue Bateaux en 1961. Trois ou quatre exemplaires existeraient toujours, dont l’As de Cœur restauré en profondeur par Marine Baud il y a un peu plus de quinze ans (CM 215). « Ces bateaux étaient gréés en sloup à corne très apiquée avec un élégant petit rouf, poursuit François Vivier.

Quand Marine a restauré le sien, elle a choisi de supprimer le rouf – remplacé par une astucieuse capote qui peut rester partiellement en place en navigation – et de le gréer en cotre. » Skol ar Mor a construit la réplique sur le plan relevé par Marine. « Nous avons légèrement modifié la quête d’étambot pour pouvoir installer un moteur hors-bord en puits dans la voûte, précise François Vivier. On est revenu au gréement de sloup à corne (surface de voilure 23 m2), mais avec un petit bout-dehors pour amurer le foc, de façon à retrouver le même équilibre sous voiles que l’As de Cœur dont nous savons qu’il est parfait, juste un peu ardent comme il faut. La vocation d’un bateau de 6 m étant surtout la sortie à la journée, nous avons avancé le rouf et réduit sa taille ; il peut tout de même accueillir deux couchettes et un w.-c. Ainsi, on dispose d’un cockpit assez grand, traité dans l’esprit d’un bateau creux. Le rouf a une belle hiloire semi-circulaire, car les élèves sont là pour apprendre les techniques les plus complexes. Et bien sûr, la coque est totalement traditionnelle, bordée à franc-bord sur membrures ployées. » L’As de Pique mesure 6 m de long pour 2,07 m de large et 1,07 m de tirant d’eau, avec un déplacement de 1 330 kg.

Crédit iconographique : Skol ar Mor