De septembre à décembre 2020, un drone « renifleur » Camcopter S-100, construit par la société Schiebel, fabricante de détecteurs de mines et d’hélicoptères autonomes, a suivi de près les navires croisant en Manche afin de prélever des échantillons de leurs fumées et de contrôler la teneur en soufre de leur combustible : le soufre est en effet un composant du fioul lourd, dont l’utilisation a été limitée par une réglementation de l’Organisation maritime internationale entrée en vigueur en 2020.

Outre cette réglementation, dans les zones dites seca (acronyme de Sulphur emissions control area, « zone de contrôle des émissions de sulfures »), comme la Manche, la limite maximale autorisée est fixée à 0,10 pour cent de soufre dans le combustible. La campagne française de contrôle des émissions de soufre à l’aide de ces petits drones, supervisée par le cross Gris-Nez, est la troisième dans son genre, après des opérations menées par le Danemark devant la ville d’Aarhus en 2017 et en 2019. Les bateaux ne respectant pas la limite définie dans la zone peuvent ensuite faire l’objet d’un contrôle dans un port d’escale.

Cette première campagne en Manche a permis de contrôler soixante-cinq navires dont quatorze se sont avérés potentiellement en infraction. Un nouveau drone vient d’être livré, tandis qu’un troisième est en construction. L’espace maritime Manche-mer du Nord étant également devenu depuis janvier 2021 une zone de contrôle des émissions pour les oxydes d’azote, les drones « renifleurs » serviront aussi bientôt à surveiller la quantité de ces substances dans les carburants des navires.