©François Guihard

Depuis le 10 mai et jusqu’en ce mois d’août, un atelier itinérant s’est installé à Pontchâteau sur la rive du Brivet pour construire deux chalands de Brière. Porté depuis deux ans par l’école de charpenterie de marine Skol ar Mor et le parc naturel régional de Brière, ce projet entend faire revivre le patrimoine de l’une des plus grandes zones humides de France en dotant les vingt et une communes du parc d’un chaland de Brière. Il s’agit aussi de créer un chantier dans la ville, ouvert au public. L’une des deux unités construites à Pontchâteau rejoindra Prinquiau dans le sud du parc.
« Ces chalands servaient à la chasse et à la pêche dans les marais, et sans doute aussi au transport, précise François Guihard, charpentier de marine à Skol ar Mor. Il n’y a, aujourd’hui, plus aucun constructeur de chalands en bois dans le parc. » Depuis le début du projet, le formateur a lancé sept chalands dans six communes du parc, qui mettent à disposition un espace et s’acquittent de 800 euros pour le matériel, tandis que Skol ar Mor fournit l’outillage.
L’initiative a également un volet social : François Guihard encadre sur ces chantiers itinérants quatre à cinq jeunes en insertion, âgés de seize à vingt-cinq ans, souvent déscolarisés ou sans emploi, envoyés par des missions locales. « Nous travaillons trois jours par semaine, de 10 heures à 16 h 30, ajoute le charpentier. Cela permet de voir si les jeunes arrivent à être à l’heure, à travailler en équipe… »
L’association Les mariniers de Brière a fourni les plans du chaland, en s’inspirant de relevés réalisés sur d’anciens bateaux et d’un article du numéro 150 du Chasse-Marée. « Ce sont des barques à fond plat, pointues des deux côtés, d’environ 5 mètres de long sur 1,20 mètre de large, et propulsées à l’aide d’une perche, précise le charpentier. La sole et le bordé sont en pin, les varangues et les couples en chêne. »
Une fois les chalands lancés, les communes sont chargées de les faire naviguer ; le parc les encourage à les mettre à la disposition des habitants. ◼ 

Maud Lénée-Corrèze