À Saint-Vaast-la-Hougue, c’est l’effervescence au chantier Bernard. Alors que Tante Fine a été remis à l’eau le 28 avril, la restauration du bautier Marie-Madeleine, lancé par Bellot et Lécrivain en 1934, se poursuit. Depuis son naufrage et son renflouement en 2015, 4 500 heures de travail ont été assurées. « La voûte, le bordé et la structure à tribord ont été restaurés, précise Gilles Auger, directeur du chantier, mais il a fallu reconstruire toute la coque et la membrure bâbord, de même que la quille et le barrotage. » L’association de la Marie-Madeleine, qui gère le bateau pour son propriétaire Lionel Capel, se charge quant à elle de réaliser les emménagements, la peinture et la partie mécanique. La mise à l’eau de la « Ma-Ma » est prévue le 15 juillet, lors des Fêtes de la mer.

Au fond du chantier, on reconnaît Côte d’Albâtre, classé Monument historique et devenu propriété de la ville de Dieppe en 2000. Ce canot de pêche polletais gréé en bourcet-malet (7,90 mètres de long pour de 2,93 mètres de large), construit en 1953, par le chantier Bocquet, bénéficie d’une restauration de fond. « Seuls les hauts seront conservés, précise Alexandre Jourdain, le charpentier en charge des travaux. C’est un chantier intéressant : le précédent projet visait à préserver le bateau à terre, mais cette fois le but est que le bateau recommence à naviguer. »

Répartis entre les deux sites de Saint-Vaast-la-Hougue et Port-en-Bessin, les trente-cinq salariés de Bernard – charpentiers, forgerons, stratifieurs, tourneur-fraiseur…  – ont de quoi faire, dont certains projets étonnants comme la réalisation des apparaux de pont et le gréement d’un navire évoquant ceux de la traite négrière, qui sera construite à Ouidah, au Bénin, pour y devenir un musée.