Présentation officielle de la maquette de l’Alcyone à La Rochelle. © Dominique Jullian/Sud-Ouest

[EXTRAIT DE L’ARTICLE : VOILES-ROTORS, LA FOLLE INVENTION DE M. FLETTNER] Dans les années 1980, le commandant Jacques-Yves Cousteau, le professeur Lucien Malavard et l’ingénieur Bertrand Charrier mettaient au point la Turbovoile pour équiper leur nouveau bateau expérimental, l’Alcyone.

Cette voile d’un nouveau genre était composée d’un long tube métallique orientable, de section ovoïde, muni d’un aileron mobile sur sa partie arrière. Elle fonctionne comme une voile épaisse rendue asymétrique par l’orientation du tube et de l’aileron en fonction de la direction du vent. Toutefois, quand l’angle d’incidence devient trop grand, au-delà de 20 degrés environ, les filets d’air sur l’extrados décrochent, créant de fortes turbulences. Dès lors, la portance s’écroule et la traînée augmente ; c’est le décrochage. Pour retarder au maximum ce moment, les ingénieurs ont imaginé un système d’aspiration sur l’extrados de l’aile. Des ouvertures grillagées pouvant être obstruées sont pratiquées sur le corps du tube, juste avant l’aileron. Selon l’orientation du vent et de l’aile, les percements côté extrados sont ouverts afin de permettre l’aspiration des filets d’air turbulents grâce un extracteur situé au sommet de l’aile. Les filets « recollent » alors à la paroi et la Turbovoile recouvre sa portance. Le point fort de ce dispositif est de pouvoir exploiter une voile rigide à de grands angles d’incidence sans être pénalisé par le décrochage. On est donc loin de la technologie du rotor Flettner…

Présentation officielle de la maquette de l’Alcyone à La Rochelle. © Dominique Jullian/Sud-Ouest