Dans son hangar de Douarnenez, sur le Port-Rhu, Patrick Bigand (CM 265) s’est lancé à l’automne dernier dans la construction d’un Jupiter, hydroplane dessiné par Hal Kelly, concepteur bien connu dans les années 1950 pour ses plans de petits racers américains. À noter qu’il y a trois ans, Patrick avait déjà réalisé un modèle de Jupiter au 1/5 à partir de plans trouvés sur Internet. C’est un ami, séduit par les performances de la maquette propulsée par une motorisation électrique, qui l’a incité à se lancer dans la construction de son grand frère.

L’hydroplane, dont la coque est de type « trois points », mesure 3 m de long pour 1,85 m de large. « Comme indiqué dans le dossier de construction, explique Patrick, j’ai d’abord posé les deux longerons principaux : ces panneaux en contreplaqué de 6 mm d’épaisseur espacés de quelques dizaines de centimètres constituent la charpente axiale du bateau. Puis j’y ai collé les fonds de 6 mm d’épaisseur, les lisses de 13 mm, et les couples fabriqués en spruce et contreplaqué marine. » Le pont est en contreplaqué, d’un seul tenant. L’étanchéité est assurée par des joints en mastic polyuréthane.

Le volant agit sur le safran par des câbles circulant dans des poulies. Dans le document fourni par le constructeur, il est précisé que le moteur ne doit pas dépasser 50 kg, pour une motorisation de 7 à 20 cv. « J’ai commandé un Mercury 20H de 15 cv, pouvant monter jusqu’à 8 500 tours/minute. Il a été fabriqué en 1954 et restauré par Aeroliner Race Boats. Ainsi motorisé, le bateau devrait atteindre les 80 km/h. » Le Mercury 20H, qui équipait notamment des hydroplanes de type similaire au Jupiter, a pour particularité d’avoir ni point mort, ni marche arrière. Au départ des courses de ces stock outboards, les pilotes, installés à genoux, démarraient les moteurs tandis que les bateaux étaient retenus à quai à l’aide de poignées fixées sur le tableau – et sur lesquelles le hors-bord est également assuré – jusqu’au signal du départ.

Ces régates d’hydroplanes, comme celles de runabouts, restent encore très populaires aux États-Unis, notamment sur les lacs, les rivières et les estuaires. Plus rares en mer, elles peuvent toutefois s’y dérouler, la notice de construction du Jupiter assurant qu’il peut tenir sur une mer un peu agitée. Pour autant, Patrick Bigand envisage pour son By Jove – juron britannique signifiant « par Jupiter » – un programme en baie abritée, ou, si possible, sur un plan d’eau intérieur.