Petits vers marins de 2 centimètres de long vivant sur nos côtes, les hermelles (Sabellaria alveolata) ont fait l’objet d’une étude menée par des chercheurs de l’IFREMER, des universités de Porto (Portugal), de Bangor (pays de Galles) et de Plymouth (Angleterre), dans le cadre du projet REEHAB (Reef Habitats).

À marée haute, en se servant de leurs filaments tentaculaires, les hermelles se nourrissent de micro-algues ; elles captent aussi les grains de sable qui forment, mélangés avec une colle qu’elles sécrètent, les parois d’alvéoles, dont l’accumulation constitue un véritable récif. Elles s’y abritent à marée basse, en compagnie d’une grande diversité d’espèces (cent trente différentes sur les dix sites européens suivis par les chercheurs), qui profitent de ces îlots de stabilité sur l’estran, un milieu soumis à d’importantes variations thermiques. Par leur fonction de refuge, les récifs d’hermelles jouent un rôle primordial dans l’écosystème benthique, affirment les chercheurs, en plus d’être des amortisseurs naturels de vagues, protégeant les côtes. D’où l’utilité de mieux les comprendre et de les placer au cœur d’une politique de conservation.