Basée à Saint-Malo, l’Association pour le développement de la recherche en archéologie maritime (Adramar) a fêté, en décembre, ses vingt-cinq ans d’existence. Employant quatre salariés, elle est composée d’une quarantaine de bénévoles qui participent à ses diverses missions au service de l’archéologie maritime : plongeurs, historiens, archéologues, anciens océanographes, photographes ou tous spécialistes utiles aux travaux menés par l’association.

L’Adramar a pour objectif l’étude, la protection et la mise en valeur des sites archéologiques immergés. Elle dispose pour cela d’un ancien navire ostréicole de 18 mètres entièrement réaménagé, l’Hermine-Bretagne.

Depuis 1993, elle a été maître d’œuvre de nombreuses fouilles en France et à l’étranger. On peut notamment citer celles des épaves de Saint-Vaast-la-Hougue (1692), de la Natière, à Saint-Malo (XVIIIe siècle), de la jonque de Brunei à Bornéo (XVe-XVIe siècle) et des restes de l’expédition La Pérouse aux îles Salomon.

L’année dernière, elle a mené une campagne de prospection géophysique dans la baie de Saint-Malo à la recherche du Victor. Ce navire marchand aurait fait naufrage « à la côte de Saint-Briac » en 1645, alors qu’il revenait « de pays lointains » chargé de marchandises. Les plongeurs de l’Adramar vont prochainement plonger sur les « anomalies de terrain » qui ont été détectées par les méthodes de prospection géophysiques, espérant retrouver l’épave. Sa découverte apporterait un éclairage précieux sur le commerce malouin avant la période corsaire ainsi que sur l’architecture navale au XVIIe siècle.

L’association, qui joue aussi un rôle de médiation scientifique et culturelle, vient par ailleurs de proposer au grand public une plongée virtuelle en 3D sur l’épave du Fetlar, un cargo qui a fait naufrage voici 100 ans, en 1919, devant Cézembre. Elle est visible sur Youtube, en saisissant <Adramar Association> ou en téléchargeant une application sur Playstore : <Épave du Fetlar>. C’est là une première, réalisée à partir de l’enregistrement photogrammétrique de l’épave qui a nécessité plus de vingt mille clichés, ensuite assemblés par un logiciel. À noter, enfin, que l’Adramar travaille aussi à la réactualisation constante de la base de données Atlas archéologique des biens culturels maritimes de l’arc Atlantique, qu’elle a lancée en 2005 (<atlasponant.fr>). Dressant un inventaire précis et localisé du patrimoine maritime découvert sur nos côtes, c’est un véritable musée virtuel qui ravira les amateurs.

Adramar, Hangar à Tabac, Chaussée
des Corsaires, 35400 Saint-Malo.
Tél. : +33 (0)2 99 40 85 66. <adramar.fr>