M’essayer à la conception de tels bateaux fait partie de mes projets pour occuper mon nouveau temps libre. » C’est ainsi que cet ingénieur en hydrodynamique appliquée et en technologies sous-marines, aujourd’hui proche de la retraite, a proposé un nouveau plan de 12 m2 du Havre à l’association du même nom. « En concevant Dolfino, j’ai recherché le juste équilibre de caractéristiques classiques plutôt que l’originalité d’options plus pointues. Pour la carène, j’ai développé sur tableur une suite de formulations paramétrées bien adaptées à ce type de yacht classique. À partir de cette base, j’ai développé d’autres tableurs plus spécialisés permettant a priori de faire tous les tracés nécessaires à une construction en petites lattes. Pour tout cela, j’ai eu la chance de bénéficier du soutien et des conseils avisés d’Alain Lebeau – ndlr, ami et ex-collègue de travail de Jean-François, Alain Lebeau est également propriétaire d’un 12 m2 et très impliqué dans l’association de classe – qui a réalisé les vues en 3 D de Dolfino et dont les calculs issus de ces modélisations ont permis de recouper les miens. »

Dolfino mesure 6,98 m de long, 5,30 m à la flottaison, 1,66 m de large et 0,95 m de tirant d’eau ; son déplacement lège est de 672 kg, dont 334 kg de lest en plomb. La quille en lamellé porte quatorze membrures dont deux cloisons étanches et la coque est bordée en petites lattes de red cedar de 14 mm d’épaisseur. La surface mouillée est de 8,12 m2 et la surface de voilure au près de 19,18 m2, un spi de 20 m2 pouvant être ajouté au portant. La coque se caractérise par des couples milieu en forme de coupe de champagne avec un bouchain marqué au-dessus de la flottaison afin de maximiser le déplacement transversal du centre de carène et donc le couple de redressement.

À l’avant, les couples restent relativement tulipés et les entrées d’eau sont fines sans excès pour un bon passage dans le clapot. Vers l’arrière, les formes sont en V avec un demi-angle de l’ordre de 15°. Le cockpit autovideur est étroit pour permettre d’utiliser l’hiloire sous le vent comme cale-pied mais également de disposer d’une marge de sécurité en cas de coup de gîte immergeant le livet de pont.

Crédit iconographique : Alain Lebeau