
Le dossier de création de l’Organisation des professionnels du bateau bois (op2b) a été déposé auprès du procureur de la République. Une naissance facilitée… par Le Chasse-Marée, dont le numéro 340 se faisait l’écho du projet de Laurent Ménard, patron du chantier Marlo, près de Nantes. « Ça fait un an que je travaillais là-dessus et je baissais un peu les bras, raconte-t-il. Après la parution de l’article, Nicolas Chanteloup, du chantier Despierres, m’a appelé, puis Damien Bironneau, qui vient de reprendre le chantier Le Vivier à Lesconil avec trois collègues. Il y a une énergie commune. » Et ils sont désormais assez nombreux pour former un bureau.
Les charpentiers de marine lancent un appel à tous les métiers qui gravitent autour des bateaux bois : charpentiers, mais aussi voiliers, forgerons, chaudronniers, enseignants, marins, fournisseurs de bois… pour qu’ils prennent contact avec eux afin d’imaginer ensemble ce nouvel outil.
« Nous voulons constituer un conseil d’administration et avons besoin de trouver de l’enthousiasme dans le secteur », explique Laurent Ménard. L’organisme pourrait proposer, par exemple, une sorte de forum de l’emploi et des besoins, ou faire le lien avec les formations. Le chantier du Guip à Brest, celui des Ileaux à Noirmoutier et les Ateliers de l’Enfer de Douarnenez suivent la démarche de près. « On est concurrents, mais il y a l’idée qu’en se fédérant on sera plus costauds auprès des pouvoirs publics », argumente Laurent Ménard, notamment pour engager des actions afin d’obtenir une baisse de la tva à 10 pour cent par exemple, ou des quotas de bois de marine auprès des institutions publiques forestières. Le syndicat pourrait aussi représenter les professionnels auprès des compagnies d’assurance ou des experts maritimes. « Il faut qu’on reconstruise des bateaux pour le travail, et ce serait un artisanat au service d’un autre artisanat. » Aurore Toulon
Publié dans Le Chasse-Marée 344 – Avril-Mai 2025